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PARMÉNIDE.

Les choses autres que l’un ne sont ni semblables ni dissemblables elles-mêmes à l’un, et il n’y a en elles ni ressemblance ni dissemblance ; car si elles étaient elles-mêmes semblables et dissemblables et avaient en elles de la ressemblance et de la dissemblance, elles auraient en elles deux idées contraires l’une à l’autre. — C’est évident. — Or, il est impossible que ce qui ne participe de rien participe de deux choses. — Impossible. — Les autres choses ne sont donc ni semblables ni dissemblables, ni l’un ni l’autre à la fois ; [160a] car si elles étaient semblables ou dissemblables, elles participeraient d’une de ces idées contraires, et de toutes les deux, si elles étaient semblables et dissemblables à la fois ; or, c’est ce que nous avons trouvé impossible. — Il est vrai. — Elles ne sont donc ni mêmes ni autres, ni en mouvement ni en repos ; elles ne naissent ni ne périssent ; elles ne sont ni plus grandes, ni plus petites, ni égales ; bref, elles n’ont aucune de ces qualités ; car, si elles en admettaient quelqu’une, elles participeraient de l’un, du double, du triple, de l’impair, du pair, [160b] ce que nous avons vu être impossible, dès qu’elles sont entièrement privées de l’un. — Très vrai. — Ainsi donc, si l’un existe, l’un est toutes choses, et il n’est plus un ni pour lui, ni pour les autres choses. — Incontestablement. —