Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/965

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L'AMI. Certainement.

SOCR. Or, les sages sont sages par la sagesse.

L'AMI. Oui.

SOCR. Et les justes sont justes par la justice?

L'AMI. Sans aucun doute.

SOCR. Ce qui fait qu'on agit légalement, c'est la légalité.

L'AMI. Oui.

SOCR. Et ce qui fait [314d] qu'on agit illégalement, n'est-ce pas l'illégalité?

L'AMI. Oui.

SOCR. Ceux qui agissent légalement sont-ils justes?

L'AMI. Oui.

SOCR. Au contraire, ceux qui agissent illégalement sont injustes.

L'AMI. Oui, injustes.

SOCR. Mais ce sont des choses belles par excellence que la justice et la loi.

L'AMI. Certainement.

SOCR. Et des choses tout à fait laides que l'injustice et l'illégalité.

L'AMI. Oui.

SOCR. Les unes ne sont-elles pas le salut des États et de tout ce qui existe, les autres leur perte et leur ruine?

L'AMI. Oui.

SOCR. De sorte qu'il faut regarder la loi comme une belle chose et la chercher comme un bien.

L'AMI. Je ne puis le nier.

SOCR. Or, nous avons défini la loi une institution de l'état.

[314e] L'AMI. C'est ainsi que nous l'avons définie.

SOCR. Et quoi ! N'y a-t-il pas de bonnes et de mauvaises institutions?

L'AMI. Il y en a certainement.

SOCR. Et la loi n'est pas une mauvaise institution.