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INTRODUCTION

L’intérêt qu’il prenait alors aux doctrines pythagoriciennes et orphiques s’était manifesté dans le Gorgias et dans le Ménon. Ce fut probablement le motif principal qui lui inspira le désir de visiter l’Italie méridionale et la grande Grèce. En ce temps, l’illustre pythagoricien Archytas, homme d’État, général et savant remarquable, était à la tête de la république de Tarente. Platon alla le voir et des relations d’amitié s’établirent entre eux. Cependant sa renommée était parvenue à la cour de Denys, qui régnait à Syracuse. Invité par lui, le philosophe athénien passa d’Italie en Sicile. Il n’eut pas à s’en féliciter. S’il gagna l’admiration et l’amitié du jeune Dion, beau-frère et gendre de Denys, il ne tarda pas à déplaire au tyran, soit en raison de ses enseignements mêmes, soit à cause de l’influence qu’il prenait dans son entourage. Par ses ordres, il fut arrêté et remis au capitaine d’un vaisseau lacédémonien. Cet homme, nommé Pollis, le transporta dans l’île d’Égine, alors soumise à Sparte, et le fit vendre là comme esclave sur le marché.


Fondation de l’Académie.

Racheté heureusement par un homme de Cyrène, nommé Annikéris, et remis aussitôt en liberté, il put rentrer sain et sauf à Athènes. C’était le temps où se négociait le traité d’Antalcidas, qui allait mettre fin à une guerre de huit ans. De nouveau, on se tournait vers les occupations de la paix ; les relations entre les États grecs allaient redevenir normales. Le moment parut favorable à Platon pour mettre à exécution une idée qui, sans doute, hantait depuis longtemps son esprit et dont la réalisation était rendue facile par sa renommée croissante. Il se résolut à ouvrir une école de philosophie et il fonda l’Académie (387).

Il l’établit aux portes d’Athènes, près du bourg de Colone, dans le voisinage immédiat d’un gymnase alors fré-