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SOMMAIRE

à cet égard, les orateurs qui ont exercé une influence à Athènes : en est-il un seul qui ait rendu les Athéniens meilleurs (500 e-503 c) ? — Question préalable : En quoi consiste le bien de l’âme ? Qu’exige-t-il ? Pour Socrate, il est essentiellement dans l’ordre et l’harmonie, et il exige le contraire de ce dérèglement, de cette absence de contrainte (ἀκολασία), que prêche Calliclès : le châtiment, la répression (τὸ κολάζεσθαι) des âmes (503 d-505 b).

Intermède. Calliclès renonce à discuter et ne répondra plus que pour la forme (505 b-506 c).



QUATRIÈME PARTIE : SOCRATE SEUL


Socrate pose comme résultat des discussions précédentes, que, pour atteindre le bonheur, on doit tendre toutes ses forces et toutes celles de la cité vers l’acquisition de la justice et de la tempérance (506 c-508 c). Partant de là, il reprend, en deux points, la question du choix à faire entre deux genres de vie : 1o Il se peut que la philosophie ne lui assure pas le moyen de protéger son existence ; mais le seul moyen d’être assuré contre l’injustice, qui est de se rendre semblable au souverain (= de le flatter), conduit presque fatalement à la commettre (508 c-511 a) ; — et d’ailleurs, l’essentiel n’est pas de sauver sa vie, mais de bien vivre (511 a-513 c). 2o Si l’on s’en tient à la distinction faite entre les deux sortes de disciplines (types médecine-cuisine), il reste que le seul but qu’on puisse se proposer en abordant la politique est de rendre les citoyens les meilleurs possible ; or ce principe condamne les orateurs allégués en exemple par Calliclès pour justifier la rhétorique (513 d-517 a) ; — sans doute ils ont été de bons serviteurs du peuple ; mais en allant au-devant de ses appétits, sans l’avoir d’abord corrigé de ses défauts, ils lui ont fait perdre même ses avantages antérieurs, et peut-être leurs successeurs paieront-ils encore pour eux. Paradoxe sur l’impossibilité pour les hommes politiques d’être injustement victimes de leurs concitoyens (517 b-520 e). — Socrate conclut : il restera fidèle à la tâche qu’il s’est fixée, ne cherchant pas à plaire et n’ayant en vue que le bien. S’il compromet ainsi sa tranquillité et sa vie, il n’aura du moins aucune faute à se reprocher et affrontera la mort sans inquiétude (521 a-522 e).

Mythe final : la vie future et le jugement des morts (522 e-527).