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AXIOCHOS

IIe partie.

Socrate abandonnant les thèmes précédents va chercher à suggérer directement le bonheur de l’âme après la mort.

Quatrième argument (370 b-371). — Raisons en faveur de l’immortalité de l’âme : les grandes œuvres accomplies par la nature mortelle, œuvres de l’esprit surtout, comme la contemplation et l’étude des astres. Il faut qu’il y ait en nous un véritable esprit divin. Donc l’âme doit persister et, après la mort, une vie infiniment désirable de joie et de contemplation nous attend.

Cette perspective convertit Axiochos à des sentiments de confiance et de courage.

Confirmation par le mythe (371-fin). — Le récit du mage Gobrias appuie les raisons précédentes. Socrate rapporte la description du séjour des âmes, telle qu’il l’a lue sur les tablettes d’airain de Délos, description des lieux de délices où vivent les âmes justes et des lieux de tourments où les âmes injustes expient leurs crimes dans des supplices éternels. Le philosophe n’affirme pas avec certitude tous les détails du mythe, mais il en retient l’idée féconde : toutes les âmes sont immortelles et, au sortir de cette vie, exemptes de douleurs, elles jouissent d’une félicité sans terme, si elles ont pratiqué le bien.

Axiochos, désormais pleinement convaincu et réconforté, non seulement ne redoute plus la mort, mais la désire plutôt comme une délivrance.

II

LE GENRE LITTÉRAIRE

L’Axiochos est littérairement construit comme un discours de consolation. Il se donne du reste comme tel et, dès le début, Clinias s’adressant à Socrate, l’exhorte à venir remplir auprès du mourant le rôle de consolateur : ἀφικόμενος οὖν παρηγόρησαν αὐτόν (364 c).

Le genre consolatoire ne fut probablement pas constitué comme une forme littéraire distincte avant l’académicien