soleil est défini d’après sa nature physique, d’après ses propriétés, et aussi d’après la conception mystique que s’en faisaient les anciens (411 a 7) ; tantôt, l’équivocité des termes définis donne lieu à des explications entièrement distinctes : ainsi pour εὐγένεια (413 b 3), qui signifie la noblesse d’âme et s’applique également au style ; εὐφυία (413 d 6) qui se dit à la fois de l’âme et de l’esprit.
En somme, aucune unité ne semble avoir présidé à l’établissement de cette collection, qui paraît avoir été constituée au petit bonheur.
L’origine
de la définition.
Assez tôt dans les écoles, on a travaillé à construire des définitions. On attribuait déjà à Thalès celle du nombre[1]. Aristote témoigne que Démocrite et les Pythagoriciens se sont efforcés, avant Socrate, de déterminer certains concepts[2] et, suivant Gomperz, c’est un ouvrage de la collection hippocratique qui présente « le premier essai proprement dit de définition »[3] : l’auteur du traité Sur l’Art veut, en effet, préciser l’essence de la médecine. Les sophistes, si soucieux de la technique du langage, ont dû se plier à ces besoins d’une science naissante. En fait, on cite de Gorgias une définition de la rhétorique et une de la couleur[4], et Prodicos, toujours attentif à distinguer le sens des termes, a fort probablement contribué à fixer leur signification définitive[5]. Mais ce fut surtout au moment où la philosophie prit une forme plus scolastique, grâce à l’impulsion de Socrate et aux recherches entreprises à l’Académie, sous la direction de Platon, que l’intérêt grandit pour ce nouvel exercice de la pensée. Pour connaître l’essence des choses, ne fallait-il pas pouvoir l’exprimer en termes exacts, en termes qui permettraient de distinguer nettement entre eux les objets dont on parlait ? Les premiers dialogues platoniciens font revivre les
- ↑ Iamblique, In Nicomachi arith. introduc. liber, éd. Pistelli, p. 10.
- ↑ Métaphysique, Μ, 4, 1078 b, 19 et suiv.
- ↑ Les Penseurs de la Grèce, I, p. 518.
- ↑ Orat. Att. II, 130 b 18 ; Ménon, 76 d.
- ↑ Cf. Cratyle, 384 b ; Protagoras, 337 a-c ; Euthyd., 277 c et suiv. ; — Aristote, Top. Β 6, 112 b 22 et le commentaire d’Alexandre sur ce passage, 181, 2.