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NOTICE

procédés socratiques, cette chasse aux concepts qu’il s’agit de capter et de discerner avec précision les uns des autres, et la méthode de division, prônée et utilisée dans le Sophiste, le Politique, le Philèbe, a pour but d’aboutir à la détermination rationnelle d’une idée. Il n’est pas douteux que cette méthode instituée par Platon fut fort en honneur dans l’Académie et servit aux jeunes savants à établir leurs définitions. Aristote semble y faire allusion dans un chapitre de la Métaphysique (Ζ, 12, 1037 b, 8 et suiv.) où, s’occupant des définitions formées par divisions successives, il critique ceux qui posent les genres en dehors des espèces et ne peuvent ainsi sauvegarder l’unité de l’être. Vers cette époque, on commença à publier des recueils de définitions pour l’usage des exercices d’école : on y expliquait les principaux termes nécessaires à l’intelligence des leçons. Diogène-Laërce signale un volume d’ὅροι parmi les ouvrages de Speusippe[1]. Aristote avait également composé, pour les besoins de son enseignement, un certain nombre de livres où les termes étaient soigneusement définis[2] ; de même, Théophraste[3]. Les Stoïciens empruntèrent à l’Académie ce procédé pédagogique et le développèrent, car, pensaient-ils, la définition est nécessaire pour connaître la vérité, puisque c’est par la notion que l’on perçoit les choses[4]. Aussi Chrysippe écrivit-il plusieurs traités d’ὅροι sur différentes matières[5].


Les sources
de la collection.

Le recueil inséré dans le corpus platonicum remonte-t-il à Platon lui-même ? Nul, je crois, ne l’a soutenu, sauf l’auteur d’un petit ouvrage de lexicographie intitulé Sur les termes semblables ou différents, et attribué, faussement sans

  1. Diog. L. IV, 5.
  2. Ὅροι πρὸ τῶν τοπικῶν αʹ βʹ γʹ δʹ εʹ ϛʹ ζʹ (Diog. L. V, 23) ; Συλλογιςτικόν καὶ ὅροι αʹ (V, 24) ; Ὁριστικά περὶ λέξεως συλλογισμῶν αʹ (V, 24).
  3. Διορισμῶν αʹ βʹ γʹ (Diog. L. V, 43) ; πρὸς τοὺς ὁρισμοὺς αʹ (V, 45) ; πρὸς ὅρους αʹ βʹ (V, 49) ; Ὁριστικὰ περὶ λέξεως συλλογισμῶν αʹ (V, 50).
  4. καὶ τὸ ὁρικόν δὶ ὁμοίως πρὸς ἐπιγνωσιν τῆς ἀληθείας· διὰ γὰρ τῶν ἐννοιῶν τὰ πράγματα λαμβάνεται (Diog. L. VII, 42).
  5. Ὅρων διαλεκτικῶν πρὸς Μητρόδωρον Ϛʹ (D. L. VII, 189) ; voir aussi les titres d’un très grand nombre de livres dans D. L. VII, 199, 200.