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NOTICE

postérieure. Il est vrai cependant qu’on rencontre ce terme sur un papyrus contenant un fragment de discours qui semble avoir été écrit par un auteur assez ancien, peut-être par le sophiste Hippias d’Élis[1].

Le substantif σκεδιασμός (390 c) paraît aussi d’époque tardive. On le signale chez le grammairien Agatharchides (117 a. Ch.) et chez le grammairien Eustathe (1160 p. Ch.).

Quand au verbe ὑπομαντεύομαι qui n’est pas, il est vrai, chez Platon et dont les lexiques ne fournissent pas d’exemples en dehors de Sisyphe et d’Eustathe, il peut fort bien avoir été formé, comme le remarque justement Pavlu[2], sur le modèle de ces expressions si fréquentes chez Platon : ὑποβαρβαρίζειν (Lysis, 223 a), ὑποάμουσος (Rép. VIII, 548 e), (Protagoras, 334 d).

Μεταριολέσχης est aussi un terme spécial au Sisyphe et les différents lexiques ne signalent pas d’autre emploi de cet adjectif. Platon exprime la même idée par le mot μετεωρολέβχης (Répub. 489 c). Mais le substantif μεταριολεσχία et l’adjectif μεταριολογικός sont de la langue de Théophraste. Suivant Diogène-Laërce (V, 43), le disciple d’Aristote aurait écrit un livre περὶ μεταρσιολεσχίας ; et deux livres de περὶ μεταρσιολογικά.

Telles sont les seules particularités linguistiques de notre dialogue. Elles sont, on le voit, peu nombreuses et aucune ne fournit un indice indubitable d’une époque tardive. Très probablement, cet écrit pseudo-platonicien fut composé au temps d’Aristote ou peu après. Il provient, sans doute, des milieux sophistiques qui s’exerçaient encore à développer ingénieusement des thèmes usés.

III

LE TEXTE

Les mêmes manuscrits que pour le Démodocos ont été utilisés.

  1. Ce fragment se lit dans The Hibey Papyri by Grenfell and Hunt, London, 1906, I, p. 47, 12 et suiv. C’est probablement le début d’un discours sur la musique.
  2. L. c., p. 34.