Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/187

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nous ne l’aurions pas séparé d’eux, pour le montrer, lui seul, dans toute sa pureté ?

SOCRATE LE JEUNE

Elles étaient très justes.

L’ÉTRANGER

C’est donc là, Socrate, ce que nous avons à faire, si, à la fin de notre discussion, nous ne voulons pas avoir à en rougir.

SOCRATE LE JEUNE

C’est ce qu’il faut éviter à tout prix.

L’ÉTRANGER

XII. — Il faut donc partir d’un autre point de vue et suivre une route différente.

SOCRATE LE JEUNE

Laquelle ?

L’ÉTRANGER

Mêlons à ce débat une sorte d’amusement. Il nous faut en effet faire usage d’une bonne partie d’une vaste légende, après quoi, séparant toujours, comme nous l’avons fait précédemment, une partie d’une partie précédente, nous arriverons au terme de notre recherche. N’est-ce pas ainsi qu’il faut procéder ?

SOCRATE LE JEUNE

Certainement si.

L’ÉTRANGER

Prête donc à ma fable toute ton attention, comme les enfants. Aussi bien il n’y a pas beaucoup d’années que tu as quitté les jeux de l’enfance.

SOCRATE LE JEUNE

Parle, je te prie.

L’ÉTRANGER

Parmi tant d’autres traditions antiques qui ont eu et qui auront cours encore, je relève le prodige qui marqua la fameuse querelle d’Atrée et de Thyeste. Tu as, je pense, entendu raconter et tu te rappelles ce qu’on dit qui arriva alors ?

SOCRATE LE JEUNE

Tu veux sans doute parler du prodige de la brebis d’or [10] .

{{Personnage|L’É