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Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/218

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LE JEUNE|c}}

Certainement.

L’ÉTRANGER

Et maintenant, comme cinquième espèce, ne faut-il pas admettre l’ornementation, la peinture et toutes les imitations qu’on fait au moyen de la peinture et de la musique, oeuvres qui ne visent qu’à notre plaisir et qu’il serait juste de réunir sous une seule dénomination ?

SOCRATE LE JEUNE

Laquelle ?

L’ÉTRANGER

On dit, je crois, que c’est une sorte de divertissement.

SOCRATE LE JEUNE

Sans doute.

L’ ÉTRANGER

Et c’est bien de ce nom unique qu’il conviendra de les nommer toutes, puisque aucune d’elles n’est faite dans une intention sérieuse et qu’elles n’ont toutes en vue que l’amusement.

SOCRATE LE JEUNE

Cela aussi, je le comprends assez bien.

L’ÉTRANGER

Mais ce qui fournit les matériaux desquels et dans lesquels tous les arts que nous venons de citer façonnent leurs ouvrages, cette espèce si variée, issue de beaucoup d’autres arts, n’en ferons-nous pas une sixième division ?

SOCRATE LE JEUNE

De quoi parles-tu ?

L’ÉTRANGER

De l’or, de l’argent, de tout ce qu’on extrait des mines, de tout ce que la coupe du bois et l’élagage en général abattent et fournissent à la charpenterie et à la vannerie. Ajoutes-y la décortication des plantes et l’art du corroyeur, qui dépouille de leur peau les corps des animaux, et tous les arts analogues, qui, en préparant du liège, des papyrus et des liens, nous permettent de fabriquer des espèces composées avec des espèces simples. Donnons à tout cela un nom unique, appelons-le la première et simple acquisition de l’homme, et disons qu’elle n’est en aucune manière l’oeuvre de la science royale.

{{Personnage|SOCRATE L