Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/240

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sans rien connaître à la politique, clac, de toutes les sciences, c’est celle dont ils ont la connaissance la plus nette et la plus détaillée.

SOCRATE LE JEUNE

Rien n’est plus vrai.

L’ÉTRANGER

XLI. — Et maintenant, parmi ces gouvernements imparfaits, où la vie est toujours difficile, quel est le moins incommode, et quel est le plus insupportable ? N’est-ce pas là ce qu’il nous faut voir, bien que cette question ne soit qu’accessoire par rapport à notre objet présent ? Mais, en somme, il y a peut-être toujours un motif accessoire à l’origine de toutes nos actions.

SOCRATE LE JEUNE

Il faut traiter la question, c’est indispensable.

L’ÉTRANGER

Eh bien, tu peux dire que des trois gouvernements, le même est à la fois le plus incommode et le plus aisé à supporter.

SOCRATE LE JEUNE

Que veux-tu dire ?

L’ÉTRANGER

Rien autre chose, sinon que le gouvernement d’un seul, celui du petit nombre et celui de la multitude sont les trois dont nous avons parlé au début de ce débat qui nous a submergés.

SOCRATE LE JEUNE

C’est bien cela.

L’ÉTRANGER

Eh bien, divisons-les chacun en deux et faisons-en six, en plaçant à part, comme septième, le gouvernement parfait.

SOCRATE LE JEUNE

Comment ?

L’ÉTRANGER

Nous avons dit que le gouvernement d’un seul donnait naissance à la royauté et à la tyrannie, le gouvernement du petit nombre à l’aristocratie avec son nom d’heureux augure et à l’oligarchie, et le gouvernement de la multitude à ce que nous avons appelé du nom unique de démocratie ; mais à présent il nous faut aussi la tenir pour double.

SOCRATE LE JEUNE