Comment donc, et d’après quel principe la diviserons-nous ?
D’après le même exactement que les autres, eût-il déjà un double nom [21] . En tout cas, on peut commander selon les lois ou au mépris des lois dans ce gouvernement, comme dans les autres.
On le peut, en effet.
Au moment où nous étions à la recherche de la vraie constitution, cette division était sans utilité, comme nous l’avons montré précédemment. Mais maintenant que nous avons mis à part cette constitution parfaite et que nous avons admis la nécessité des autres, chacune d’elles se divise en deux, suivant qu’elles méprisent ou respectent la loi.
Il le semble, d’après ce qui vient d’être dit.
Or la monarchie, liée par de bonnes règles écrites que nous appelons lois, est la meilleure de toutes les six ; mais sans lois, elle est incommode et rend l’existence très pénible.
On peut le croire.
Quant au gouvernement du petit nombre, de même que peu est un milieu entre un seul et la multitude, regardons-le de même comme un milieu entre les deux autres. Pour celui de la multitude, tout y est faible et il ne peut rien faire de grand, ni en bien, ni en mal, comparativement aux autres, parce que l’autorité y est répartie par petites parcelles entre beaucoup de mains. Aussi, de tous ces gouvernements, quand ils sont soumis aux lois, celui-ci est le pire, mais, quand ils s’y dérobent, c’est le meilleur de tous ; s’ils sont tous déréglés, c’est en démocratie qu’il fait le meilleur vivre ; mais, s’ils sont bien ordonnés, c’est le pire pour y vivre, et c’est celui que nous avons nommé en premier lieu qui, à ce point de vue, tient le premier rang et qui vaut le mieux, à l’exception du septième ; car celui-là doit être mis à part de tous les autres, comme Dieu est à part des hommes.