chargés par la
loi de l’instruction et de l’éducation. Gardant pour elle-même la fonction de surveillante, elle ne leur permettra aucun exercice qui n’aboutisse à former des caractères propres au mélange qu’elle veut faire et leur recommandera de ne rien enseigner que dans ce but. Et s’il en est qui ne puissent se former comme les autres à des moeurs fortes et sages, et à toutes les autres qualités qui tendent à la vertu, et qu’un naturel fougueux et pervers pousse à l’athéisme, à la violence et à l’injustice, elle s’en débarrasse en les mettant à mort, en les exilant, en leur infligeant les peines les plus infamantes.
On dit en effet que c’est ainsi qu’elle procède.
Ceux qui se vautrent dans l’ignorance et la bassesse grossière, elle les attache au joug de la servitude.
C’est très juste.
Pour les autres, ceux dont la nature est capable de se former par l’éducation aux vertus généreuses, et de se prêter à un mélange mutuel combiné avec art, s’ils sont plutôt portés vers la force, elle assimile dans sa pensée leur caractère ferme au fil de la chaîne ; s’ils inclinent vers la modération, elle les assimile, pour reprendre notre image, au fil souple et mou de la trame, et, comme ces natures sont de tendances opposées, elle s’efforce de les lier ensemble et de les entrecroiser de la façon suivante.
De quelle façon ?
Elle assemble d’abord, suivant leur parenté, la partie éternelle de leur âme avec un fil divin, et, après la partie divine, la partie animale avec des fils humains.
Qu’entends-tu encore par là ?
XLVII. — Quand l’opinion réellement vraie et ferme sur le beau, le juste, le bien, et leurs contraires, se forme dans les âmes, je dis que c’est quelque chose de divin qui naît dans une race démoniaque.
Il convient en effet de le dire.