l’unité à l’infini ; les nombres intermédiaires leur échappent, et c’est ce qui distingue la dialectique de l’éristique dans les discussions que nous avons entre nous.
VII. — Il y a dans ce que tu dis, Socrate, des choses que je crois comprendre ; mais il y en a d’autres où j’ai encore besoin d’éclaircissements.
Ce que je dis est clair, Protarque, si tu l’appliques aux lettres de l’alphabet. Tu peux t’en rendre compte sur ces lettres qu’on t’a apprises dans ton enfance.
Comment ?
La voix qui sort de notre bouche est une et en même temps infinie en nombre pour tous et pour chacun.
Sans contredit.
Mais nous aurions beau connaître ces deux choses : nous ne serions pas encore savants, ni parce que nous savons que la voix est infinie, ni parce que nous savons qu’elle est seule ; c’est la connaissance du nombre et de la nature des sons qui fait de chacun de nous un bon grammairien.
Rien de plus vrai.
Et c’est la même chose qui fait le musicien.
Comment ?
Considérée dans son rapport à l’art de la musique, la voix est une aussi.
Sans doute.
Mais il faut reconnaître qu’il y a deux sons, le grave et l’aigu, et un troisième, intermédiaire. N’est-ce pas vrai ?
Si.
{{Personnage|SOCRATE