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IX. — N’est-ce pas sur la sagesse et le plaisir que nous discutons depuis le commencement, pour savoir lequel des deux il faut préférer ?
Sans contredit.
Et nous disons bien que chacun d’eux est un ?
Assurément.
Eh bien, ce que demande notre discussion précédente, c’est précisément comment chacun d’eux est un et plusieurs, et comment ils ne sont pas tout de suite infinis, mais comment ils contiennent l’un et l’autre un nombre déterminé, avant que chacun d’eux parvienne à l’infini.
Ce n’est pas, Philèbe, une question facile que celle où Socrate nous a jetés, après nous avoir, je ne sais comment, fait tourner en cercle. Vois donc lequel de nous deux répondra à ce qu’il demande à présent. Peut-être est-il ridicule que moi, qui ai pris ta place et me suis entièrement chargé de l’argumentation, parce que je suis hors d’état de répondre à la question présente, je revienne à toi et te prie de le faire. Mais je pense qu’il serait beaucoup plus ridicule encore que nous ne pussions répondre ni l’un ni l’autre. Vois donc ce que nous avons à faire. Je crois que ce que Socrate nous demande en ce moment, c’est si le plaisir comporte ou non des espèces, combien il y en a et de quelle nature elles sont, et qu’il nous pose la même question à propos de la sagesse.
C’est parfaitement exact, fils de Callias. Si en effet nous ne pouvons pas résoudre ces questions sur tout ce qui est un, semblable à soi et toujours le même, et sur son contraire, comme la discussion précédente nous l’a montré, jamais aucun de nous ne sera bon en rien.
Ce que tu dis paraît assez juste, Socrate. Mais, s’il est beau pour le sage de tout connaître, il semble qu’après cela le mieux est de ne pas se méconnaître soi-même. Pourquoi t’ai-je dit cela ? Je vais te l’expliquer. C’est toi, Socrate, qui nous a offert de t’entretenir av