Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/303

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C’est juste. Tu diras, je pense, la même chose de la terre d’ici-bas, dont les animaux sont composés, et de celle qui est dans l’univers et, à propos de tous les autres éléments sur lesquels je t’interrogeais il y a un instant, tu feras la même réponse, n’est-ce pas ?

PROTARQUE

Qui pourrait répondre autrement sans passer pour un fou ?

SOCRATE

Personne, ce semble. Mais fais attention à ce qui suit. Quand nous voyons tous ces éléments dont nous venons de parler assemblés en un tout unique, ne l’appelons-nous pas un corps ?

PROTARQUE

Sans doute.

SOCRATE

Fais-toi la même idée de ce que nous appelons l’univers. C’est un corps au même titre que le nôtre, puisqu’il est composé des mêmes éléments.

PROTARQUE

Ce que tu dis est très juste.

SOCRATE

Maintenant est-ce de ce corps de l’univers que notre corps tire sa nourriture, ou est-ce du nôtre que celui de l’univers tire la sienne et reçoit et détient tout ce que nous venons de dire à propos d’eux ?

PROTARQUE

Voilà encore une question, Socrate, qui ne valait pas la peine d’être posée.

SOCRATE

Et celle-ci, le mérite-t-elle ? Qu’en vas-tu dire ?

PROTARQUE

De quoi s’agit-il ?

SOCRATE

Ne dirons-nous pas que notre corps a une âme ?

PROTARQUE

Évidemment, nous le dirons.

SOCRATE