Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/321

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Cela ne se peut, si le plaisir doit se tromper.

SOCRATE

Il semble bien certain que souvent le plaisir vient à nous à la suite, non d’une opinion, mais d’une opinion fausse.

PROTARQUE

Sans aucun doute, et en ce cas, Socrate, nous disons que l’opinion est fausse ; mais personne ne dira jamais que le plaisir lui-même soit faux.

SOCRATE

Quelle ardeur tu mets, Protarque, à défendre en ce moment la cause du plaisir !

PROTARQUE

Tu te trompes : je ne fais que répéter ce que j’entends dire.

SOCRATE

N’y a-t-il pour nous, camarade, aucune différence entre le plaisir lié à l’opinion droite et à la science et celui qui naît souvent en chacun de nous accompagné du mensonge et de l’ignorance ?

PROTARQUE

Selon toute apparence, la différence n’est pas mince.

SOCRATE

XXIII. — Voyons donc en quoi diffèrent ces deux sortes de plaisir.

PROTARQUE

Conduis cet examen comme tu l’entendras.

SOCRATE

Je vais donc le conduire de cette manière.

PROTARQUE

De quelle manière ?

SOCRATE

Nos opinions, disons-nous, sont, les unes fausses, les autres vraies ?

PROTARQUE

Oui.

{{Personnage|SOCRAT