E|c}}
Et souvent, comme nous le disions tout à l’heure, le plaisir et la peine marchent à leur suite, j’entends à la suite de la vraie et de la fausse opinion ?
On ne peut le nier.
N’est-ce pas la mémoire et la sensation qui donnent toujours naissance à l’opinion et aux efforts que nous faisons pour en discerner les objets ?
Certainement si.
Or ne faut-il pas reconnaître que, dans la formation de nos opinions, les choses se passent de la manière suivante ?
De quelle manière ?
Il arrive souvent, quand un homme a aperçu de loin quelque objet qu’il ne distingue pas nettement, qu’il veuille juger ce qu’il voit. Ne le crois-tu pas ?
Je le crois.
Alors ne s’interroge-t-il pas ainsi ?
Comment ?
Qu’est-ce que peut bien être ce qui apparaît debout près du rocher sous un arbre ? N’est-ce pas, à ton avis, la question qu’il se pose à lui-même, en apercevant certains objets de cette nature qui frappent ainsi la vue ?
Certainement.
Est-ce qu’ensuite notre homme, se répondant à lui-même, ne pourrait pas se dire : «C’est un homme», et tomber juste ?
{{Personnage