Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/324

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Alors admets encore un autre ouvrier qui se trouve en même temps dans notre âme.

PROTARQUE

Quel ouvrier ?

SOCRATE

Un peintre, qui, après le secrétaire, peint dans l’âme les images des choses exprimées par la parole.

PROTARQUE

Comment et quand cela se produit-il, selon nous ?

SOCRATE

Quand, à la suite d’une vision ou de quelque autre sensation, on emporte alors avec soi une opinion, pensée ou parlée, et qu’on voit en quelque sorte en soi-même les images de ce que l’on a pensé ou dit. N’est-ce pas la ce qui se passe en nous ?

PROTARQUE

Si vraiment.

SOCRATE

Est-ce que les images des opinions vraies et des discours vrais ne sont pas vraies, et celles des faux, fausses ?

PROTARQUE

Parfaitement.

SOCRATE

Et maintenant, si ce que nous avons dit est juste, examinons encore ceci.

PROTARQUE

Quoi ?

SOCRATE

Si les choses présentes et passées produisent nécessairement de tels effets en nous, mais non les choses futures.

PROTARQUE

Ils se produisent de même dans tous les temps.

SOCRATE

N’ayons-nous pas dit précédemment que les plaisirs et les peines qui nous viennent par l’âme seule pouvaient avoir lieu avant les plaisirs et les peines qui nous viennent par le corps, en sorte qu’il nous arrive de nous réjouir et de nous chagriner d’avance par rapport au temps à venir ?

{{Personnage|PROTAR