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Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/326

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Oui.

SOCRATE

Et aussi des images qui se peignent en nous. Il arrive ainsi assez souvent qu’un homme voit l’or affluer chez lui, et, à sa suite, une foule de plaisirs, et même qu’il se voit peint lui-même et jouit vivement de sa personne.

PROTARQUE

Sans doute.

SOCRATE

Dirons-nous que celles de ces images qui se présentent aux gens de bien sont généralement vraies, parce qu’ils sont aimés des dieux, et que, pour les méchants, c’est généralement le contraire ? Le dirons-nous, ou non ?

PROTARQUE

Il faut certainement le dire.

SOCRATE

Les méchants aussi ont des plaisirs peints, tout comme les gens de bien ; mais ces plaisirs sont faux, n’est-ce pas ?

PROTARQUE

J’en conviens.

SOCRATE

Donc c’est généralement de plaisirs faux que les méchants se réjouissent, et les bons de plaisirs vrais.

PROTARQUE

C’est une conclusion nécessaire.

SOCRATE

Ainsi, suivant ce que nous venons de dire, il y a dans les âmes des hommes des plaisirs faux, mais qui contrefont les vrais d’une manière ridicule, et de même pour les peines.

PROTARQUE

Oui.

SOCRATE

Or nous avons vu que celui qui se forme une opinion quelconque a bien réellement une opinion, mais qu’elle porte parfois sur des objets qui n’existent pas, qui n’ont pas existé et qui n’existeront jamais.

PROTARQUE

Certainement.

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