Aller au contenu

Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/344

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ROTARQUE|c}}

Nécessairement.

SOCRATE

Fais donc la division sur ce principe, et, si tu appelles ridicules tous ceux d’entre eux qui, avec une telle opinion d’eux-mêmes, sont faibles et incapables de se venger, quand on se moque d’eux, tu ne diras que la vérité. Pour ceux qui sont forts et capables de se venger, tu les jugeras très exactement en les qualifiant de redoutables et d’ennemis ; car l’ignorance, chez les forts, est haïssable et honteuse, parce que, soit par elle-même, soit par ses images[1], elle est nuisible aux voisins, et, chez les faibles, elle est naturellement au rang des choses ridicules.

PROTARQUE

C’est tout à fait juste ; mais je ne vois pas encore nettement en ceci le mélange des plaisirs et des douleurs.

SOCRATE

Conçois d’abord la nature de l’envie.

PROTARQUE

Parle seulement.

SOCRATE

Il y a bien des douleurs et des plaisirs injustes ?

PROTARQUE

C’est incontestable.

SOCRATE

Il n’y a ni injustice ni envie à se réjouir des maux de ses ennemis, n’est-ce pas ?

PROTARQUE

Non, certainement.

SOCRATE

Mais, quand parfois on est témoin des maux de ses amis, n’est-ce pas une chose injuste de ne pas s’en chagriner et, au contraire, de s’en réjouir ?

PROTARQUE

Sans contredit.

SOCRATE

N’avons-nous pas dit que l’ignorance est un mal pour tous les hommes ?

{{Personna

  1. Images exprimées par les poètes sur la scène.