Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/352

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ue chose, et que l’autre est celle en vue de laquelle se fait toujours ce qui se fait en vue de quelque chose.

PROTARQUE

J’ai compris, mais à grand-peine et en te faisant répéter.

SOCRATE

Peut-être comprendras-tu mieux, mon enfant, à mesure que la discussion avancera.

PROTARQUE

C’est possible.

SOCRATE

Prenons maintenant deux autres choses.

PROTARQUE

Lesquelles ?

SOCRATE

L’une est tout ce qui est soumis à la génération, et l’autre l’être.

PROTARQUE

J’admets tes deux choses, l’être et la génération.

SOCRATE

Fort bien. Lequel des deux dirons-nous qui est fait en vue de l’autre, la génération en vue de l’être, ou l’être en vue de la génération ?

PROTARQUE

Me demandes-tu cette fois si ce qu’on appelle l’être est ce qu’il est en vue de la génération ?

SOCRATE

Apparemment.

PROTARQUE

Au nom des dieux, quelle question est-ce là ?

SOCRATE

Voici ce que je veux dire, mon cher Protarque : est-ce que, selon toi, la construction des vaisseaux se fait en vue des vaisseaux plutôt que les vaisseaux en vue de la construction ? et je te fais la même question, Protarque, pour toutes les choses du même genre.

PROTARQUE

Pourquoi ne te réponds-tu pas toi-même, Socrate ?

{{Personnag