Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/173

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alliés, j’ai reçu de vous le plus précieux des éloges, celui de la fermeté. Dernièrement encore vous avez ratifié le choix qui m’a désigné consul, avec de telles acclamations, que j’éprouve le besoin de faire sans cesse de nouveaux efforts pour justifier votre estime, pour la conserver, pour l’accroître de jour en jour ; car je sais que l’on ne connaît jamais mieux si un honneur fut mérité, que lorsqu’il est obtenu. Vous, pères conscrits, recevez avec faveur, avec confiance, l’engagement que je prends. S’il est vrai que, soutenu dans un premier essor par le plus insidieux des princes, avant qu’il affichât la haine des gens de bien, je me suis arrêté aussitôt que cette haine s’est déclarée ; si, tout en voyant quelle était pour arriver aux honneurs la voie la plus courte, j’ai préféré le chemin le plus long ; si, après avoir été compté, dans des temps malheureux, parmi ceux qui gémissaient et tremblaient, je le suis, dans des jours meilleurs, parmi les cœurs satisfaits et tranquilles ; si enfin j’aime un excellent prince autant que je fus haï d’un tyran détestable : oui, je professerai toujours pour votre dignité une aussi grande vénération que si, au lieu d’être consul et bientôt consulaire, je briguais encore vos suffrages pour le consulat.