Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/186

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blique : que dire de la remarque suivante, eras imperator, et esse te nesciebas ? Singulier mérite en effet d’ignorer à Cologne ce qui se passe à Rome. O Pline ! donne à ton héros des vertus que l’arrivée d’un courrier ne fasse pas évanouir.

5. Eodem ilium uti jure posse putes. Les mss. portent illo ; Juste-Lipse y a substitué ilium, qui est plus clair. Posse putes manque dans nos mss. et dans l’éd. de S. G. De très-anciens éditeurs ont rétabli ces deux mots ; s’ils ne les ont pas trouvés dans quelque ms., j’oserai dire que posse est inutile.

Quum ad exercitum miserit. Nous avons vu que c’était Domitien, et non Nerva, qui avait envoyé Trajan à l’armée : cette phrase doit donc être prise dans un sens général.

X. 3. Titulis, et imaginibus, et signis. Le nom de l’empereur était inscrit en lettres très-apparentes sur le drapeau de la cohorte, appelé vexillum : c’est à cela principalement que se rapporte titulis. Quant aux images (imaginibus), c’étaient des médaillons où l’empereur était représenté en buste, et qui garnissaient le bois de la pique au haut de laquelle on portait le signum, enseigne de làa centurie. Voyez notes sur Tacite, Hist. III, 13, t. V, p. 3G4.

4. Audita sunt vota tua, sed in quantum, etc. Nerva mourut le 21 ou le 27 janvier de l’an 98. Aurélius Victor, Epit. 12, dit qu’il vécut trois mois après avoir adopté Trajan. Ce nombre peut n’être qu’approximatif ; car il règne beaucoup d’incertitude sur la date de l’adoption de ce prince, les uns la plaçant au 18 septembre 97, d’autres la reculant jusqu’à la fin d’octobre, et même jusqu’en novembre. On peut voir là-dessus de longues et savantes notes de Tillemont, Hist. des Emper. t. II, p. 542 et 547.

4 et 5. Ne quid, post illud divinum et immortale factum, jusqu’à an illud jam deus fecisset. Le P. Bouhours (Manière de bien penser, etc., 3e Dial.) trouvait un peu trop de subtilité dans ces réflexions ; et l’on ne peut nier que la dernière au moins ne soit un pur jeu d’esprit. Un empereur n’était dieu qu’après sa mort ; et comment, étant mort, pouvait-il adopter quelqu’un ? Pline cependant ne se moquait pas de ses auditeurs : il parlait suivant le goût du siècle, et il est probable que ce trait fut couvert d’applaudissements. Quant à la pre-