Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/214

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3. Utrumque recte. Pline veut louer également Trajan et Nerva, qui avaient fait tout le contraire l’un de l’autre. Il était difficile qu’il trouvât pour cela un argument bien solide. Si un mauvais prince a fait quelque chose de bien, pourquoi donc le défaire ? Mais Nerva était un prince faible, qui avait cédé aux clameurs populaires : Trajan, plus fort et en même temps plus adroit, impose au peuple sa propre volonté.

4. Scenici imperatoris. Néron. Voyez Suétone, 20 sqq. ; Tacite, Ann. XVI, 4, et passim.

7. Tum tuo seculo nihil est, etc. Schæfer, d’après Gesner, lit tuo in seculo, sans tum. D’abord tum est nécessaire pour répondre à quum, qui commence la période : ensuite il est dans nos trois mss. ; seulement ils ont tum in seculo ; le n° 7840 a un petit o sur la finale de tum. Peut-être faudrait-il lire, avec Schwartz, tum tuo in seculo, ou s’en tenir à la leçon des mss. tum in seculo ; ce chapitre même offre déjà un exemple de seculum employé sans déterminatif, et le Panégyrique en renferme plusieurs autres. Quant à quum ita comparatum sit, le ms. 8556 porte cum ita comparatum est situt, etc. ; d’où je conclus que le mieux serait de lire, quum ita comp. est,… tum, etc. Sit peut avoir été introduit après la disparition de tum, ou à cause de l’habitude où l’on est de joindre quum au subjonctif, mode qui n’est point admis dans la formule quum… tum, signifiant d’un côté… d’un autre côté. Cependant, comme le subjonctif peut subsister sans trop altérer le sens, j’ai cru ne devoir rien changer. Voyez Méth. latine, § 480, et la Rem.

8. Qui est tranquillissimus status. Je ne sais pourquoi Schæfer supprime est. Ce verbe est dans tous nos mss.— Quant au fond de la pensée, on pourrait se demander s’il est vrai que les honnêtes gens puissent vire tranquilles, quand les méchants ne craignent rien ; au moins faudrait-il que ces derniers eussent la crainte des lois. Il est fâcheux, disait le consul Fronton, en parlant de Nerva d’avoir un prince sous qui rien n’est permis, plus fâcheux d’en avoir un sous qui tout est permis (Dion, LXVIII, 1).

XLVII. 1. Dicendi magistris. Trajan aimait les savants, quoique lui-même n’eût qu’un savoir borné et une éloquence médiocre. Aurél. Vict. Epitome, 13.