Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/213

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tération du premier mot, écrit dans l’édit. accuuntur, dans le ms. 7840 acciuntur, dans les deux autres accuntur. « Malgré l’heureuse correction due à J. Lipse’, dit Gesner, Arntzénius a pourtant mieux aimé manger du gland, balanèfagein, » c’est-à-dire qu’il a préféré l’ancien texte. La critique de Gesner n’est pas polie, et de plus elle n’est pas juste. On peut, sans mériter d’étre renvoyé au gland primitif, soutenir une leçon donnée par tous les mars., et même en tirer un sens qui est tout à fait dans le goût de Pline ; le voici : « Les prix de l’intégrité et du talent sont un aiguillon pour l’homme qui les reçoit, un attrait pour ceux qui lui ressemblent, ajoutons même pour ceux qui ne lui ressemblent pas. »

XLV. 4. Prœjecturam morum. Depuis la chute de la république la censure n’existait plus. César (Suét. 76) s’en lit donner les pouvoirs sous le titre de Prœjectura morum. Auguste prit comme lui la surveillance perpétuelle des mœurs , sans accepter le nom de censeur : toutefois, en 732, il nomma deux censeurs, L. Munatius Plancuset Paulus Ëmilius Lépidus Dion, LIV, 2), et ce furent les deux derniers particuliers qu’on vit revêtus ensemble de cette dignité. Claude (Suét. 16) se nomma censeur et s’associa L. Vitellius. Enfin Domitien joignit à ses autres titres celui de censeur perpétuel, qui se trouve sur plusieurs de ses médailles. Pline nous apprend ici que Trajan ne voulut être ni censeur ni préfet des mœurs. Cf. Beaufort, Rép. rom., t. III.

5. Flexibiles... ducimur a principe. Comparez Massillon , Petit Carême, Exemples des grands. Claudien , IV Cons. Honor. 209, a dit aussi :

Componitur orbis
Regis ad exemplum ; nec sic inflectere sensus
Humanos edicta valent, quam vita regentis.
Mobile mutatur semper cum principe vulgus.

XLVI. 1. Obtinuit aliquis, etc. Domitien (Suét. 7) avait interdit la scène aux histrions ou pantomimes, en leur laissant toutefois le droit d’exercer leurs talents dans leurs maisons. Déjà, sous Néron, ces baladins avaient été chassés d’Italie et rappelés ensuite. Voyez Tacite, Ann. XIII, 25, XIV, 21, et la note, t. III, p. 400 ; de plus, Suétone, Nér. 16.