Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/4

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esprit fut composé le discours auquel on a donné plus tard le nom du Panégyrique. « Le consulat, dit-il, m’a imposé le devoir d’adresser au prince des actions de grâces au nom de la république. Après m’en être acquitté, dans le sénat, d’une manière appropriée au temps, au lieu, à la coutume, j’ai pensé que rien ne convenait mieux à un bon citoyen que de reprendre une si riche matière et de la traiter par écrit avec plus d’étendue. J’ai voulu d’abord que des louanges sincères fissent aimer à César ses propres vertus, ensuite que les princes à venir apprissent, non par les leçons d’un maître, mais par l’enseignement de l’exemple, quelle route peut les conduire à la même gloire. Car, s’il est beau d’instruire les princes de leurs devoirs, cette entreprise est délicate et annonce presque de l’orgueil ; mais louer un excellent prince, et par là montrer, comme du haut d’un phare, à ceux qui lui succéderont, une lumière qui les guide, c’est rendre un aussi grand service avec plus de modestie. » Ainsi le consul et l’empereur se trouvent justifiés du reproche, l’un d’avoir prêté à des éloges sans mesure et sans fin une oreille trop patiente, l’autre d’avoir prodigué l’adulation à un prince digne d’être loué avec plus de noblesse. Il est certain, d’un côté, que Trajan n’entendit pas ce long panégyrique, et de l’autre que, si la flatterie est quelquefois dans les paroles de Pline, elle n’est jamais dans son intention.

Du reste, je ne prétends nullement dissimuler les défauts de hauteur que je traduis, et il m’est arrivé