Page:Plotin - Ennéades, t. I.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
CIX
PREMIÈRE ENNÉADE, LIVRE I.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

PREMIÈRE ENNÉADE.

La première Ennéade contient tous les écrits de Plotin qui traitent de la Morale[1]. Ces écrits se rapportent tous à une pensée commune, purification de l’âme ou séparation de l’âme et du corps[2]. Or, pour enseigner à séparer l’âme du corps, il faut résoudre les questions suivantes :

1. Quelle partie de l’âme est séparable du corps, pendant cette vie ? Quelle partie de l’âme ne l’est pas ? — Livre i.

2. Comment peut-on séparer l’âme du corps par la vertu, la philosophie, l’amour du beau ? — Livres ii, iii, <span class="romain" title="Nombre iv écrit en chiffres romains">iv.

3. En quoi consiste le Bonheur auquel nous conduit la Séparation de l’âme et du corps ? — Livre v et vi.

4. Qu’est le Bien absolu, auquel nous ne pouvons nous unir que par la Séparation de l’âme et du corps ? — Livre vii.

5. Qu’est-ce que le Mal absolu ? Comment la Descente de l’âme dans le corps est-elle un mal relatif ? — Livre viii.

6. Pourquoi le Suicide ne peut-il amener la Séparation complète de l’âme et du corps ? — Livre ix.


LIVRE PREMIER.
QU’EST-CE QUE L’ANIMAL ? QU’EST-CE QUE L’HOMME[3] ?

Dans ce livre, Plotin s’est proposé de résoudre une question qui est énoncée dans le livre iii de l’Ennéade II (§ 16, p. 187) : Quelle est la partie de l’âme est séparable du corps pendant cette vie ? Quelle partie ne l’est pas ? question qu’il transforme en celle-ci : Qu’est-ce que l’animal ? Qu’est-ce que l’homme[4] ?

  1. Voy. Porphyre, Vie de Plotin, § 24, p. 29.
  2. Voy. les Notes et Éclaircissements, à la fin du volume, p. 380. Jamblique, dans un morceau qui nous a été conservé par Stobée (Eclogœ physicœ, I, 52, p. 1057, éd. Heeren), donne une définition exacte et concise de la séparation de l’âme et du corps : « Pour Plotin et la plupart des Platoniciens, la purification parfaite de l’âme [la séparation de l’âme du corps] consiste à s’affranchir des passions, à mépriser les connaissances acquises par les sens et tout ce qui appartient au domaine de l’opinion, à se détacher des conceptions qui se rapportent à des objets matériels, à se remplir de l’Être et de l’Intelligence, et à rendre le sujet pensant semblable à l’objet pensé. »
  3. Pour les Remarques générales et les Éclaircissements sur ce livre, Voy. les Notes à la fin du volume, p. 319-397, avec la note de la page 101. Voy. aussi ci-dessus (p. lxxxvi- xciii) un morceau de Porphyre (Des Facultés de l’âme), qui est très-propre à servir d’Introduction à ce livre. On y trouve expliqué avec clarté et précision le sens des mots partie et faculté de l’âme, mots dont la définition est absolument nécessaire à l’intelligence de la question traitée ici par Plotin.
  4. Pour les Éclaircissements, Voy. Séparation de l’âme et du corps, p. 380.