Page:Plotin - Ennéades, t. I.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xv
PRÉFACE.

de la précédente ; la ponctuation n’a pas été partout rectifiée ; enfin, on n’a pas introduit dans le texte toutes les corrections qui eussent été indispensables ; ce qui est d’autant plus fâcheux que, comme il n’entrait pas dans le plan des éditeurs de donner les variantes, le lecteur ne peut choisir entre les diverses leçons des manuscrits celle qui s’accommoderait le mieux au sens et à la pensée de l’auteur.

Presque en même temps que l’édition de Paris, paraissait à Leipsick, en 1856, dans la collection Teubner, une édition des Ennéades que nous appellerions volontiers une édition populaire, si jamais Plotin pouvait devenir un auteur populaire. Le nouvel éditeur, M. A. Kirchhoff, qui avait préludé dès 1847 à cette publication en donnant comme spécimen les livres Des Vertus et Contre les Gnostiques, se montre fort sévère, pour ne pas dire tout à fait injuste envers son illustre devancier[1], et il s’annonce presque lui-même comme un hardi réformateur ; cependant, sauf quelques suppressions et quelques corrections, dont nous ne contesterons pas la convenance, mais qu’il admet dans le texte sans prendre le soin de les justifier, sa réforme nous a paru se borner à changer l’ordre des livres de Plotin et à substituer l’ordre chronologique, qui n’est pas toujours certain et qui d’ailleurs est peu utile ici, à la disposition plus rationnelle que Porphyre avait établie en groupant les livres d’après l’analogie des matières ; substitution qui trouble sans profit les habitudes des lecteurs et qui ne peut que rendre plus difficiles à l’avenir les recherches et les renvois.

Pour l’interprétation du texte, nous avons trouvé l’aide la

  1. Voici en effet comment il s’exprime dans sa préface, p. III et IV : « Quamvis egregio instructus librorum mss. apparatu opus esset agressus, ea tamen in illo fuit et græcæ linguæ et artis criticæ imperitia ut pessime rem gessisse communi omnium judicetur sententia quorum est aliquod harum rerum judicium. » Il ne se montre pas plus indulgent envers l’édition de M. Didot, qui, selon