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PRÉFACE.

grandes bibliothèques publiques. Le fruit de ce travail a été la magnifique édition des Ennéades qui a paru à Oxford en 1835, en 3 volumes in-4°. On y trouve, indépendamment de la traduction latine de Ficin et de plusieurs autres genres de secours, une ample moisson de variantes, tirées de nombreux manuscrits, et discutées savamment. Cependant, nous devons le dire, malgré la beauté de l’exécution typographique, cette édition était encore loin de la perfection. Peu de corrections ont été faites dans le texte, et, lorsqu’il en a été fait, on n’a pas toujours pris le soin de mettre la traduction en harmonie avec le nouveau texte ; de plus, il a été introduit, par l’inhabileté ou par l’incurie des typographes anglais, un assez grand nombre de fautes nouvelles ; la ponctuation surtout est très vicieuse, ce qui augmente encore la difficulté de comprendre un auteur déjà obscur par lui-même. La principale raison de cette imperfection, que M. Fréd. Creuzer a reconnue et dont il est le premier à gémir[1], c’est que l’impression a été faite loin de ses yeux et qu’il n’a pu en suivre tous les détails.

Plus récemment, en 1855, M. A.-F. Didot a donné, dans sa Bibliothèque des auteurs grecs, une nouvelle édition des Ennéades, à laquelle MM. Fréd. Creuzer et G.-H Moser ont bien voulu prêter leur concours, et dont l’impression a été suivie avec le plus grand soin à Paris par le savant et consciencieux M. Fr. Dübner. Cette édition, qui par son format est beaucoup plus commode et que son prix rend accessible au plus grand nombre des lecteurs, est incontestablement améliorée en plusieurs points ; cependant, elle n’a pas encore fait disparaître toutes les imperfections

  1. Voici en effet comment il s’exprime dans la Lettre à M. A.-F. Didot, imprimée en tête de l’édition de Plotin publiée par ce dernier : « Operarum rationem non satis accuratam vituperare cogor, præcipue quod in vocum sententiarumque interpunctione sexcenties peccatum est. »