Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/11

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AVERTISSEMENT.



En remettant en lumière les écrits du chef de l’École néoplatonicienne, nous n’avons pu assurément avoir la pensée de faire revivre une philosophie qui a fait son temps ; mais nous avons voulu, comme nous l’annoncions dès le début, combler une lacune regrettable en rendant plus accessible un ouvrage dont la lecture, indispensable à quiconque veut étudier l’histoire de la philosophie, semblait être devenue le privilége d’un petit nombre d’érudits ; nous avons voulu, en produisant les pièces du procès qui s’agite encore de nos jours au sujet de l’École néoplatonicienne, mettre chacun à portée de prononcer par lui-même, en pleine connaissance de cause, sur la valeur d’une doctrine si contestée ; nous avons voulu aussi aider l’éclectique impartial à séparer d’avec des erreurs dont il a été depuis longtemps fait justice des vérités sublimes, vraiment dignes d’entrer dans la science et éminemment propres à élever l’âme, à la détacher du corps et des intérêts terrestres.

En même temps, nous nous étions proposé, dans le travail qui devait accompagner la traduction, d’éclaircir, à l’occasion, par un exposé de chaque partie de la doctrine néoplatonicienne, les points qui seraient restés obscurs, de faire saisir les rapports de cette philosophie avec celles qui l’ont précédée ou qui sont venues après elle, de retrouver dans les premières les éléments dont s’est composé l’éclectisme alexandrin, de suivre dans les secondes les traces de la doctrine néoplatonicienne à travers les âges et de signaler la puissante influence que cette doctrine a exercée sur tous les écrivains postérieurs, chrétiens comme païens.

À ces divers titres, le volume que nous publions aujourd’hui offre un intérêt qui surpasse de beaucoup celui que pouvait offrir le précédent. On y trouve, en effet, les solutions données par Plotin aux questions les plus graves, à celles qui de tout temps ont le plus vivement préoccupé le philosophe et le théologien, celles de la Providence et du Destin, du Temps et de l’Éternité, de l’essence de l’Âme, de ses facultés, de son origine, de son immortalité ; de l’Unité ou de la Pluralité des êtres, et de la conciliation de l’une