Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/501

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grands dangers. Après le souper, il prenait un second bain, et se couchait ; il dormait souvent jusqu’à midi ; quelquefois tout le jour. Il était d’ailleurs si tempérant dans l’usage des viandes recherchées, que lorsqu’on lui apportait les poissons de mer les plus rares et les fruits les plus délicieux, il en envoyait à ses amis et souvent il ne s’en réservait rien. Cependant sa table était toujours somptueuse ; il augmenta sa dépense avec sa fortune ; elle fut enfin fixée à dix mille drachmes et n’alla jamais au-delà. C’était la règle pour tous ceux qui lui donnaient à souper.

XXXII. Après la bataille d’Issus, il envoya des troupes à Damas et fit enlever l’argent que Darius y avait déposé, avec les équipages, les enfants et les femmes des Perses. Les cavaliers thessaliens y firent un gain considérable : comme ils s’étaient distingués dans le combat, Alexandre les y envoya exprès, pour leur donner une occasion de s’enrichir. Le reste de son armée y amassa aussi de grandes richesses, et les Macédoniens, qui goûtaient pour la première fois de l’or, de l’argent, des femmes et du luxe des Barbares, firent ensuite comme les chiens qui ont tâté de la curée ; ils allaient avec ardeur sur toutes les voies, pour découvrir à la piste les richesses des Perses. Cependant Alexandre