Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/502

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ayant cru devoir s’assurer d’abord des places maritimes, les rois de Cypre et de Phénicie vinrent aussitôt les lui remettre entre les mains : la seule ville de Tyr ayant refusé de se soumettre, il en fit le siége, qui le retint sept mois ; et pendant tout ce temps il ne cessa de la battre avec des machines de toute espèce. Pendant qu’elle était investie du côté de la mer par deux cents galères, il éleva du côté de la terre une forte digue. Durant ce siége, il vit en songe Hercule qui lui tendait la main et l’appelait du haut des murailles. Plusieurs Tyriens crurent aussi, pendant leur sommeil, entendre Apollon leur dire qu’il s’en allait vers Alexandre, parce qu’il était mécontent de ce qu’on avait fait dans la ville. Les Tyriens, traitant ce dieu comme un transfuge pris sur le fait, chargèrent de chaînes son colosse et le clouèrent sur sa base, en l’appelant Alexandriste. Alexandre eut, en dormant, une seconde vision : il lui sembla voir un satyre qui jouait de loin avec lui, et qui s’était échappé lorsqu’il s’approcha pour le prendre. Enfin, après l’avoir vivement pressé, après avoir longtemps couru après lui, il était venu se livrer entre ses mains. Les devins donnèrent de ce songe une interprétation assez vraisemblable : ils partagèrent le mot satyre en deux, sa Tyros, qui signifiaient alors :