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FRAGMENTS D’UNE ODE

au roi Henri le Grand,
sur le même sujet que la précédente.
1596.

 
Soit que de tes lauriers la grandeur poursuivant,
D’un cœur où l’ire juste et la gloire commande,
Tu passes, comme un foudre, en la terre flamande[1],
D’Espagnols abattus la campagne pavant ;
Soit qu’en sa dernière tête
L’hydre civile t’arrête[2],
Roi, que je verrai jouir
De l’empire de la terre,
Laisse le soin de la guerre,
Et pense à te réjouir.

Nombre tous les succès où ta fatale main,
Sous l’appui du bon droit aux batailles conduite,

  1. Cette image est belle, et l’expression du quatrième vers riche et pittoresque. Il l’a répétée dans l’ode au duc de Bellegarde :
    Soit que près de Seine et de Loire
    Il pavât les plaines de morts.
    A. Chénier.
  2. L’hydre civile est tres-beau ; il l’a répété souvent :
    Quand la rébellion plus qu’une hydre féconde….
    Donner le dernier coup à la dernière tête
    Donner lDe la rébellion.
    A. Chénier.