Page:Poictevin - Ludine, 1883.djvu/21

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III


En ses premières années, la fillette avait un charme avec la vie de son visage à la fois rentrée et plongée devant elle dans le vide, où commencent à lui vibrer les choses. À sa poupée elle ne touchait guère. Celle-ci était bien belle, mais quelque chose de pas vivant dans ce semblant de petite fille laissait Ludine pas amusée. Ces yeux qui se ferment quand elle la couche, qui se rouvrent quand elle la redresse, et ainsi toujours immanquablement, cela lui paraissait bête. Le ventre d’où sortent des piaillements, si elle le presse, elle le défonça à moitié. Tout au plus la poupée fut à l’enfant un jeu de désarticulation.