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NOUVEAUX OBUS SUR PARIS

fait à Brest où il a vu, dit-il, arriver la nouvelle division américaine avec un général de vingt-huit ou trente ans. « Hoche, s’écrie Clemenceau, était plus jeune que cela. »

Victor Boret envisage la possibilité d’instituer par mois une semaine sans viande.

Clemenceau téléphone à Sainsère en réponse à ma lettre : « C’est oui. Si le roi accepte, je préviendrai cet animal de Lloyd George. »

Ignace me rend compte que la confrontation de Bolo et de Caillaux a été très violente. D’après Bouchardon, Caillaux aurait proféré des injures comme un apache, mais il aurait tout nié, sauf son intervention auprès de Bolo pour faire donner 100 000 francs à Dubarry pour son journal le Pays. Bouchardon a de nouveau conclu qu’il n’y avait pas de motifs pour prolonger le sursis et Bolo sera fusillé demain matin. On a toutefois prévu de nouvelles révélations in extremis Un délégué de Dubail sera là et décidera en toute indépendance.

Plusieurs obus sur Paris. Un plus particulièrement meurtrier près de la rue Lecourbe dans un atelier d’avions dépendant du Creusot. J’y cours. Sept femmes tuées, quatre ou cinq mortellement blessées, beaucoup d’autres légèrement. Je vais voir les blessés à Buffon et à Necker.

Sept heures trente du soir, départ de Paris avec le général Duparge et le colonel Herbillon. Dîner dans le train.


Mercredi 17 avril.

À dix heures du matin, après un trajet à vitesse ralentie, arrivée à Petite-Synthe en avant de Dunkerque. Je suis reçu par le préfet, M. Trépont, l’amiral Ronarc’h, le général Pütz qui commande la région et le général Pauffin de Saint-Morel, qui commande Dunkerque.