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LA VICTOIRE

lant ménager le crédit du billet de banque, a défendu sa proposition, et le Comité a trouvé qu’une fois de plus le capitaine X…, du G.Q.G., se mêlait de ce qui ne le regardait point.

Le général Alby a ensuite fait préciser que le nouveau Comité de défense (Doumer, etc.), n’aurait aucun pouvoir de décision, ni aucun droit de donner des ordres, et que ses propositions devraient être soumises au ministre de la Guerre. Déjà ce Comité a la prétention de considérer Paris comme un camp retranché, de réclamer de la main-d’œuvre pour des travaux de défense beaucoup trop rapprochés, d’enlever des moyens au front et d’oublier que Paris se défend en avant et que c’est en avant que doit être porté l’effort. Claveille fait remarquer avec raison qu’au point de vue militaire, les points les plus vulnérables et les plus vitaux de l’agglomération parisienne, ce sont les nœuds de chemin de fer, et il réclame le pouvoir de donner son avis sur les travaux de défense.

Klotz pose incidemment la question de savoir si Paris ne devrait pas être réincorporé dans la zone des armées, dont il est sorti depuis 1915. Je déclare qu’à mon avis, ce serait une mesure prudente et qu’on devrait mettre la question à l’étude.

Loucheur annonce que le général en chef lui demande d’augmenter la production des obus de 75 et des mitrailleuses. Il va faire un effort malgré le manque d’acier, car on dépense 300 000 coups par jour en ce moment et on n’en produit que 150 000. Le stock est encore de vingt millions. Mais on en a perdu deux millions à Fismes et à Fère-en-Tardenois.

Clemenceau revient : « J’ai ruminé toute la nuit et j’ai pensé qu’il était nécessaire de donner l’impression de la volonté dans le commande-