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célébration de l’independance day


Mercredi 3 juillet.

Avec Mourier, en auto à Joinville-le-Pont. Inauguration de l’hôpital canadien. La population de Joinville, groupée sur notre passage, nous acclame et nous jette des fleurs. Dans les rues de Paris aussi, notamment près de la gare de Vincennes, beaucoup d’empressement. Quel admirable moral après quatre ans de guerre !

Et Clemenceau songe toujours à abandonner Paris en cas d’avance allemande ! Il fait louer des châteaux en Touraine pour le gouvernement et pour moi ! On aura beau faire. Je ne me séparerai jamais de tous ces braves gens que pour aller au front.


Jeudi 4 juillet.

Ce matin, place d’Iéna, célébration de l’Independence Day. Foule très ardente à notre arrivée (Mme Poincaré et moi). Nous venons en auto, par l’avenue des Champs-Elysées et l’avenue du Trocadéro. Partout, foule intense, qui attend le défilé des troupes et nous fait un chaleureux accueil. Ce qui me touche le plus, ce sont les mutilés, massés avenue du Trocadéro et plus chaleureux que tous autres.

Place d’Iéna, ont été dressées deux tribunes découvertes. Dans la mienne, sont groupés les présidents des Chambres, les ministres, le corps diplomatique, Joffre, Lloyd George, Orlando, Sonnino, sir Robert Borden et autres ministres des Dominions. Tous les pays alliés sont donc représentés, grâce à la réunion concomitante du Comité de Versailles.

Les discours se déroulent. Dubost a eu le bon goût de supprimer la phrase de l’homme providentiel.

Deschanel, quoique encore enroué, a très bien parlé. Puis Sharp, puis Pichon. Clemenceau a