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la victoire

remettent une note à ce sujet. Ils n’ont pas osé déranger Clemenceau, à qui ils ont envoyé René Besnard. Mais Clemenceau n’a pu recevoir celui-ci et l’a envoyé à Jeanneney. Comment le président du Conseil s’occuperait-il de son ministère ? Il est toujours en tournée sur le front.

Métin voudrait emporter un message de moi en Australie. Mais je dois d’abord le communiquer à Clemenceau ou à Pichon.


Dimanche 14 juillet.

Matinée pluvieuse. À huit heures, dans le salon des Ambassadeurs, le sous-secrétaire d’État de la propagande en Italie me remet un coffret contenant des adresses du peuple romain à la France. Je suis entouré de tous les ministres, avec Clemenceau à ma droite. Échange de discours. La pluie tombe, fine et persistante.

Je monte dans la Daumont, avec Clemenceau, Duparge et Mordacq. Malgré le mauvais temps, la foule est déjà dense dans les Champs-Ëlysées et dans l’avenue du Bois. Beaucoup de cris : « Vive Poincaré ». Nous passons la revue dans la Daumont, le long des allées qui conduisent au lac et reviennent aux fortifications : Français, Américains, Anglais, Écossais, Belges, Serbes, Portugais, Italiens, Polonais, Tchécoslovaques, c’est la revue des Nations.

Comme nous revenons au point d’où nous devons assister au défilé, la pluie cesse.

Magnifique défilé des Alliés, très émouvant. Clemenceau enthousiaste.

Au retour, ovations plus chaudes encore qu’à l’aller.

L’après-midi, à une heure et demie, avec Mme Poincaré, à une cérémonie qui a lieu au Trocadéro en l’honneur des pupilles de la Nation ; et à quatre heures et demie, je me rends à l’Hôtel