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LE GÉNÉRAL HUMBERT

ne m’apporte pas ses lettres de créance qui ne lui sont pas parvenues. Il me dit que le gouvernement roumain actuel a, malgré tout, sauvé la dynastie, mais il parle avec une indignation contenue des conditions imposées par l’Allemagne à son pays.


Samedi 27 juillet.

Dans la matinée, en auto, à Clermont (Oise) avec le général Duparge. Le général Humbert m’attend avec les officiers de son état-major, dont Pénelon, dans le parc de la maison où il habite. Je lui remets, avec quelques mots de félicitation, la plaque de grand officier de la Légion d’honneur. Je remets la croix de guerre à Pénelon et des décorations à quelques autres officiers. Humbert est très confiant. Il espère bien qu’on ne consentira pas à une paix boiteuse.

Dans l’après-midi, Deschanel vient me voir. Il est, maintenant, plein d’optimisme et lui aussi déclare qu’il ne peut être question d’une paix de conciliation.


Dimanche 28 juillet.

Visite de Take Ionesco. Il me répète ce que m’a dit Cantacuzène, que le roi reste fidèle à l’entente. Il me parle de Marghiloman, qu’il tient pour un homme léger et ambitieux. Il voudrait qu’on s’entendît avec l’Amérique pour ravitailler la Roumanie. Mais Clemenceau, auquel il en a parlé, objecte le tonnage. La récolte est nulle en Roumanie et en Ukraine, mais elle est bonne en Hongrie.

Aucune nouvelle de Clemenceau, que je n’ai pas vu depuis mardi.


Lundi 29 juillet.

Pierre Boutroux, utilisé par le ministère de la