Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/125

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général Foch ; enfin, à l’aile droite, dans les Vosges et dans la Haute-Alsace, le général Dubail, qui est à la tête de la 1re armée.

Dès maintenant, nous accentuons l’offensive dans l’Est. Le grand quartier général prépare même l’investissement de Metz, dont le camp retranché n’est gardé, croit-il, que par un seul corps d’armée. Il espère également faire pénétrer nos troupes en Alsace, par delà les Vosges, entre Sarrebourg et Strasbourg, et tourner par Saverne l’ennemi qui nous attaque en Lorraine. Nous occupons le Donon et la vallée de la Bruche jusqu’à Schirmeck. Notre cavalerie a poussé jusqu’à Lützelhausen, mais nous sommes encore loin des objectifs qu’on a fait entrevoir à M. Messimy.

En attendant, le préfet de Meurthe-et-Moselle nous signale de nouveaux actes de barbarie perpétrés par les armées allemandes : à Badonvillers, onze personnes fusillées, dont la femme du maire, soixante-dix-huit maisons incendiées, quinze otages emmenés et non encore revenus ; à Bréménil, cinq habitants tués, dont un vieillard de soixante-quatorze ans ; à Blamont, trois victimes civiles, dont une jeune fille.

D’autre part, pendant que nous demeurons immobiles sur les rives de la Chiers, les Allemands précipitent, à travers la Belgique, la marche d’armées compactes et puissamment équipées. Les derniers forts de Liége ont été enlevés ; le passage est ouvert ; rien n’arrêtera plus l’ouragan. Le siège du gouvernement belge est transporté à Anvers. La reine et ses enfants se rendent aussi dans cette ville. Le roi reste à l’armée18. Comme M. Mirman