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Sir Ed. Grey a dit à M. Paul Cambon qu’il considérait, comme nous, que les Alliés devaient s’obliger les uns envers les aunes à ne pas conclure de paix séparée5. Il reste toutefois à mettre cette convention sur pied. Je demande à Delcassé d’en presser la conclusion. Nos accords de 1904 ne font pas de l’Angleterre notre alliée. Elle l’est devenue, en fait, par la guerre. Il faut que cette alliance dure au moins jusqu’à la paix.



1. Télégramme de Thérapia, n° 373.
2. De Sofia, n° 78.
3. De Bucarest, n° 83.
4. De Bucarest, nos 84 et 86.
5. De M. Paul Cambon, n° 466.


Dimanche 30 août

En Lorraine, la progression de nos troupes s’est sensiblement accélérée. Nous sommes maîtres de la ligne de la Mortagne et notre droite continue d’avancer. Mais jamais ne nous vient un succès sans revers: dans les Vosges, nous semblons en recul. La ville de Saint-Dié est toujours occupée par les Allemands et, hier soir, le préfet a téléphoné que l’ennemi voulait emmener en captivité le maire, les adjoints et les notables, parce qu’à Sainte-Marie et à Saales nos autorités militaires ont cru devoir prendre comme otages des femmes et des enfants. Le gouvernement accepte l’échange et promet la restitution. Je ne m’explique pas que des officiers français aient eu la fâcheuse idée de se saisir ainsi d’êtres inoffensifs et je demande contre eux des sanctions exemplaires.

Au nord de Rethel, les Saxons ont assailli notre IXe corps. Notre 4e armée s’est encore repliée. Devant la 3e, l’ennemi, venant de Stenay, a violemment attaqué sur Beauclair. Partout nous sommes forcés de continuer à céder du terrain. C’est bien une véritable bataille que nous avons