Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/248

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opiniâtre. Partout, pour l’indépendance, les Français se lèveront. Mais pour donner à cette lutte formidable tout son élan et toute son efficacité, il est indispensable que le gouvernement demeure libre d’agir. À la demande de l’autorité militaire, le gouvernement transporte donc momentanément sa résidence sur un point du territoire d’où il puisse rester en relations constantes avec l’ensemble du pays. Il incite les membres du Parlement à ne pas se tenir éloignés de lui pour former, devant l’ennemi, avec le gouvernement et avec leurs collègues, le faisceau de l’unité nationale. Le gouvernement ne quitte Paris qu’après avoir assuré la défense de la ville et du camp retranché par tous les moyens en son pouvoir.

Il sait qu’il n’a pas besoin de recommander à l’admirable population le calme, la résolution et le sang-froid. Elle montre tous les jours qu’elle est à la hauteur des plus grands devoirs… Une nation qui ne veut pas périr et qui, pour vivre, ne recule ni devant la souffrance, ni devant le sacrifice est sûre de vaincre. »

De son côté, le général Gallieni adressera à la population parisienne une proclamation dont l’éloquence laconique fera pâlir celle du gouvernement. Il se bornera à dire qu’il a reçu le mandat de défendre Paris et que ce mandat il le remplira jusqu’au bout, Le IVe corps, venu du nord de Verdun, commencera à débarquer demain dans le camp retranché.

Pour complaire à M. Antonin Dubost, le gouvernement décide de clore la session du Parlement, comme la Constitution lui en donne le droit, et le décret est soumis à ma signature par M. Viviani.