Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/285

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de Mondement, dont la vieille tour domine la plaine et qui est la clef des Marais5. Au plus fort du combat, Foch a demandé à son voisin, le général Franchet d’Esperey, de l’aider à remplacer, en première ligne, la 42e division, que commande Grossetti, et qui paraissait épuisée par trois jours de lutte. Franchet d’Esperey s’est empressé de mettre à la disposition de la 9e armée les troupes fraîches dont il pouvait se séparer sans danger et, aussitôt, Foch s’est jeté sur le flanc du Xe corps allemand. Mais, tandis que la gauche ainsi renforcée continuait à progresser, la garde prussienne parvenait à refouler la vaillante division marocaine et s’emparait du château de Mondement. Encore un effort de pression et l’ennemi ouvrira la brèche. Mais il est une vérité que Foch a toujours professée : être vaincu, c’est se croire vaincu. Devant le flot qui gronde, il ne craint pas d’être submergé. Il ordonne à la division marocaine de reprendre coûte que coûte le château de Mondement ; il presse la 42e division qu’il a fait glisser derrière le front, du nord au sud, de marcher sur Corroy et de reprendre l’offensive face à l’est. Harassée, haletante, elle va reparaître sur la ligne pour porter secours à nos armées menacées. Mais, devant ce déploiement de forces nouvelles, les Allemands,