Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/293

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en chef. Signé : JOFFRE. » Ce télégramme, adressé à Millerand, nous arrive vers huit heures et demie du soir. Je téléphone joyeusement au ministre pour lui demander s’il n’estime pas, comme moi, que je lui dois adresser, à destination des armées victorieuses, une lettre de félicitations. Il me répond que nous en parlerons demain au Conseil.



5. La légende, qui déjà se plait à orner le péplum de Clio, raconte qu’en ces heures critiques vous avez envoyé au généralissime ce message plaisant : « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j’attaque ». De graves auteurs ont donné ce texte pour authentique. Je n’ai pas le courage de les détromper. Si vous n’avez jamais écrit ces mots optimistes, vous les avez pensés et, mieux encore, vous les avez traduits en actes. » (Réponse au discours de réception prononcé à l’Académie française par le maréchal Foch. Séance du 5 février 1920.)
6. Voir Le lendemain d’Agadir p 92 et suite et fin 117.
7. Télégramme de Saïdhelin, ministre des Affaires étrangères de Turquie, au représentant ottoman à Bordeaux, n° 590.
8. Copenhague, n° 194.
9. Washington, nos 299 et 302.
10. Sofia, 9 septembre, sans numéro.
11. Petrograd, n° 583.
12. Nisch, n° 125 et sans numéro.
13. De M Beau, sans numéro. Berne, 10 septembre 1914.
14. Voir les chasseurs de Saint-Mihiel et la guerre dans la Meuse, par P. JOLIBOIS, instituteur. Imprimerie Comte-Jacquet, Bar-le-Duc.


Vendredi 11 septembre

Je n’ai pas attendu le Conseil pour préparer ma lettre et je l’apporte toute rédigée. Elle est acceptée telle quelle et il est décidé qu’elle va être communiquée au général en chef par le ministre de la Guerre, comme les félicitations que le président a coutume d’adresser aux troupes après les revues du temps de paix. Elle sera publiée aussitôt, en même temps que le mot de transmission écrit par le ministre15. Au témoignage de mon admiration j’ajoute, dans cette lettre, des encouragements et des vœux et j’y parle des succès qui viennent d’être remportés, non pas certes comme d’une victoire décisive, mais comme d’un gage certain des résultats futurs. Les ministres sont aussi prudents que moi dans leurs appréciations et aucun d’eux ne se berce de l’illusion que la guerre soit terminée. Ils n’en sont pas moins tous très satisfaits et très émus des avantages acquis. Les deux socialistes ne sont ni les moins joyeux, ni les moins expansifs. Jamais ministres français ne se sont sentis plus étroitement serrés les uns contre les autres. Hier, unis par l’épreuve, aujourd’hui par le bonheur, ils