Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/302

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Geste si français qu’il risque de n’être convenablement apprécié ni à Budapest ni à Berlin.

En Belgique, le roi des Belges a fait ajouter hier à l’ordre du quartier général un paragraphe émouvant : « En cas d’attaque, on résistera avec la plus grande énergie. Les succès remportés par l’armée anglo-française font un devoir à notre armée de coopérer, dans la mesure de ses moyens, à la victoire finale, en obligeant l’ennemi à nous opposer le maximum de ses forces. » Le roi Albert est allé confirmer lui-même ces paroles à chaque commandant de division. Il a félicité notre attaché militaire des succès de l’armée française, qu’il a qualifiés « la plus belle opération militaire des temps modernes. »19 Le roi a, du reste, pris la peine de me télégraphier : « La grande victoire que l’armée alliée vient de remporter grâce à sa vaillance et au génie militaire de ses chefs, nous a profondément réjouis. En vous adressant mes plus chaleureuses félicitations, je suis l’interprète de la nation belge tout entière. Nous gardons une confiance inébranlable dans le succès final de la lutte et les cruautés abominables dont souffrent nos populations, loin de nous terroriser, comme on l’avait espéré, n’ont fait qu’accroître notre énergie et l’ardeur de nos troupes. »

Je remercie le roi et termine mon message par ces mots : « À l’heure de la justice réparatrice, personne ne pourra oublier ce que Votre Majesté et l’admirable peuple belge auront fait pour le triomphe de la cause commune. »

Quant à l’état-major impérial, il a une autre manière de rendre hommage à la vérité. L’agence