Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/303

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Wolff de ce matin répand la note suivante : « Les opérations de la dernière semaine, dont le détail ne peut être publié, ont conduit à une nouvelle bataille, dont le développement est favorable à nos armes. Les nouvelles défavorables pour nous que les alliés ont propagées par tous moyens sont de fausses nouvelles. » Voilà l’Allemagne bien renseignée. Ce que l’agence Wolff se garde bien toutefois de préciser dans son communiqué, c’est qu’aujourd’hui même les armées allemandes s’arrêtent dans leur retraite. Elles profitent d’un repos de quelques heures qui a été donné à nos hommes et qu’il aurait peut-être mieux valu, malgré leur inévitable fatigue, avoir le courage de leur faire encore attendre un peu. Elles prennent position sur une ligne qui va des hauteurs situées, au nord de l’Aisne, entre l’Oise et Berry-au-Bac, jusqu’aux collines qui s’élèvent au nord de Verdun. Cette ligne effleure à l’est les abords de Reims. Sur ce nouveau front, l’ennemi organise déjà sa résistance. Seule, son aile droite parait découverte et mal reliée au gros. Notre 6e armée et l’armée britannique ont ordre de la bousculer et de chercher à l’envelopper par Puisaleine et Carlepont.



17. De M. Deville, Athènes, n° 152.
18. De Thérapia, n° 417.
19. D’Anvers, n° 390.


Mardi 15 septembre

Un des officiers de liaison, le commandant Herbillon, m’apporte deux drapeaux pris aux Allemands. Il profite de l’occasion pour me dire que le général Joffre se plaint de certaines coupures opérées par le ministre de la Guerre dans les communiqués, souvent un peu dithyrambiques, du G. Q. G. Je lui réponds que la guerre est loin d’être terminée, que nous avons eu, du reste, le tort d’interrompre la poursuite de nos troupes et