Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/388

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influencer l’action militaire, il puisse veiller sur tous les besoins des combattants belges d’aujourd’hui et de ceux de demain, auxquels la France assure déjà un abri. Étant données nos relations de grande amitié avec l’Angleterre et les ressources que nous fournit celle-ci dans divers ordres d’idées et notamment en matériel militaire, le gouvernement belge voudrait se fixer de façon à faciliter les rapports avec ses amis d’Angleterre. Il demande à la France si, durant ces heures mauvaises il ne lui conviendrait pas de l’accueillir dans une ville disposant d’un port, le Havre, par exemple. Le gouvernement, qui connaît par expérience la grande courtoisie de la nation française, ne doute pas que, durant son séjour sur le sol français, le gouvernement de la République n’ait à cœur de lui faciliter l’exercice de ses devoirs. » Cette déclaration était accompagnée de cette note complémentaire : « Il importerait que le gouvernement belge obtînt en France une situation qui indiquât clairement qu’en quittant le territoire belge, il maintient et conserve ses droits souverains. La reconnaissance formelle de ces droits souverains et l’exterritorialité pour la portion du territoire qu’il occuperait seraient au nombre des moyens propres à atteindre ce but. Le gouvernement serait accompagné de ses services ministériels. Le nombre des fonctionnaires, leur qualité, ainsi que l’importance des locaux nécessaires, seront indiqués prochainement. Un contingent de gendarmes, gardes ordinaires des départements ministériels, suivrait le gouvernement. »

Très ému de ces demandes si noblement présentées, le Conseil des ministres français décide naturellement de donner l’hospitalité à la Belgique