Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/387

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Flandre occidentale. Soixante mille hommes ont pu s’échapper12. Mais le général Pau, qui est resté en Belgique auprès du roi, estime qu’Ostende n’est pas pour le gouvernement royal une ville de tout repos et qu’en présence d«s attaques allemandes, dirigées hier encore contre Gand, il serait prudent de porter plus en arrière le siège des pouvoirs publics13. Le Conseil des ministres belge en a délibéré et M. de Broqueville a remis hier soir à M. Klobukowski une note ainsi conçue : « Le gouvernement belge, acculé à la frontière par la fortune des armes, se voit obligé, dans l’intérêt de la nation, à quitter le sol national que, pendant plus de deux mois, l’armée a disputé à l’ennemi. Il demande à la France l’hospitalité pour l’armée belge. Celle-ci, rudement éprouvée, doit jouir de quelques jours de repos avant de reprendre la campagne dans l’intérêt de la cause commune. Le gouvernement belge prie la France de l’aider à assurer à l’armée ce qui est nécessaire à celle-ci pour reprendre avec force la lutte dans le plus bref délai possible. L’entente au sujet de la situation et de l’action militaires s’établira sans peine. Le gouvernement n’en veut pour preuve que la facilité avec laquelle l’accord s’est fait, en ce moment, grâce à la haute compétence militaire, ainsi qu’au tact et à la fermeté dont vient de faire preuve l’éminent général (le général Pau) que la République française a bien voulu lui envoyer… D’autre part, le gouvernement belge ne peut, sans compromettre les intérêts du pays, se trouver à la merci de l’ennemi et il doit s’établir dans tel endroit où, sans