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grand-duc Nicolas a promis d’envoyer directement des informations à Joffre et à Kitchener. Mais le télégramme que le grand-duc vient effectivement d’adresser à notre commandant en chef manque totalement de précision. Il indique seulement que la concentration russe n’est pas encore achevée sur la rive droite de la Vistule et qu’il faudra beaucoup de temps avant que l’armée russe puisse entreprendre une marche sur Berlin. Où est, cette fois encore, le rouleau compresseur, dont parlait une presse optimiste ?


Mardi 20 octobre

Au nord et au sud d’Arras, nos troupes luttent sans répit depuis plus de dix jours pour conquérir quelques mètres de terrain bouleversé. Une plus grande bataille se développe sur l’Yser et autour d’Ypres. Notre 4e division, retirée de la région de Reims, est venue appuyer, devant Nieuport, la gauche des Belges, pendant que leur droite est étayée par nos fusiliers marins devant Dixmude. Des camions amènent à Ypres notre 31e division d’infanterie. Le IXe corps et une brigade de tirailleurs sénégalais accourent à la rescousse. Nos forces sont groupées en détachement d’armée et placées sous les ordres du général d’Urbal. Il est visible que c’est dans les Flandres que vont se livrer maintenant les combats les plus décisifs24.



24. Voir la Retraite d’Anvers et la bataille de l’Yser, par Marguerite BAULU, avec préface de M. VANDERVELDE, ministre de l’Intendance de Belgique. Firmin et Cie, 1918.


Mercredi 21 octobre

Le général Pau, qui revient de Belgique et qui a assisté à l’évacuation d’Anvers, puis à celle d’Ostende,